Petites léchouilles : Les Tongues on Fire à Jazz à la Villette 2010

L'affiche était  pourtant alléchante, peut être un peu trop même : David Murray dirigeant The Roots mélangés à Living Colour avec les Last Poets en guests ; Doctor L remixant des visuels d'Emory Douglas ; Dee Nasty au warm-up et Marco Prince attendant patiemment son tour pour commander une bière juste à coté de moi. J'aurai dû flairer le piège.

Car de ces langues il y en avait pour tous les goûts : celle des Living Colour étaient bien longues mais franchement molles et s'empêtraient régulièrement dans d'interminables solos jazz rock virant méchamment sur le progressif et celle des Roots étaient surchargées de miel et devenaient trop collantes, trainant les compositions dans les replis R'n'B.

Restaient celles des Last poets, bien trop rares mais toujours vertes & vigoureuses, pleines de dignité et se prélassant dans de magnifiques spoken words à la scansion parfaite. Il y avait aussi celle de David Murray qui ne quittait les déchirures laissées par le bec de son saxophone que pour rythmer avec précision l'ensemble du big band.

Visuellement impeccable, musicalement en demi teinte, les langues de feu n'auront été finalement que de vilaines allumeuses... (Résumé des préliminaires dans la vidéo ci dessus).