vendredi 5 août 2011

Interview : PaillasSon



1. Votre 1er souvenir musical ?
C'est un souvenir dont j'ai du mal à me souvenir. L'ai-je oublié, a-t-il vraiment existé ? Tout est un peu flou, dans ma tête, voyez-vous. Si je fais un effort, je parviens, cependant, à saisir quelques notes. Il me semble qu'à un moment, il y avait un do et un fa dièse. Mais je vous dis ça « sous réserve », comme on dit.

2. Le meilleur disque que l’on vous ait offert ? Le pire ?
Celui de mon beau-frère, discobole comique à la télévision grecque. Un objet absolument étonnant (je parle du disque, bien sûr) en porphyre incrusté de reproductions en or de molaires de gens célèbres.

3. Le 1er disque que vous ayez perdu ?
Va-vou-va-va-va, promenades parisiennes en jazz vocal, par l’orchestre de John Mérieux.

4. Votre nom de groupe de musique imaginaire ?
Va me chercher de la confiture d'abricot dans l'armoire de la cuisine mais si tu en trouves dans l’armoire de la salle de bain, c'est bien aussi.

5. A quel moment aimez-vous faire de la musique ?
Lorsque les flamants roses abaissent leur bec sur la surface irisée du lac de la base de loisirs et que, dans le ciel, commencent à scintiller les boucles d'oreille de Madame la Nuit.

6. À quoi ressemblera la musique dans 50 ans ? dans 5000 ans ?
Dans 50 ans, les disques de PaillasSon auront vieilli d'un demi-siècle. Et dans 5 000 ans, ces cinquante années nous paraîtront 100 fois moins longues.

7. Quel album ignoré ouvrira un nouveau genre musical ?
Cet album, évidemment restera ignoré. On ne connaîtra pas son nom. Mais le genre musical qu'il inaugurera agira de façon souterraine, sans que personne le sache, sur la totalité des productions musicales du monde entier.

8. Quel album n’aurait jamais dû exister ?
L'album de photos de plage d'Edward notre claviériste. Car sur ces photos, il n' y a pas une seule plage. En revanche, on y voit abondance (et avalanche) de gens qui font coucou, en doudoune, sur des télésièges.

9. L’album idéal pour l’apéro ?
L'album de photo de plages de Brian, notre batteur. Ce maniaque, cet introverti, cette grande sauterelle aux yeux candides et inquiétants, a photographié toutes les faces de tous les vinyles de sa collection.

10. Votre featuring rêvé ?
« Moi-même », ai-je envie de dire.

11. Le disque dont vous avez peur ?
Nuages d'océan III, de Patrick Delfini, « une musique venue d'ailleurs pour se replonger dans la présence de son corps », avec la chanteuse NaÏja et le flutiste traversier Josh Fuff.

12. Le disque que vous aimeriez écouter ?
Au risque de vous décevoir, je suis obligé de dire que je ne laisse dicter ma conduite par personne. Et surtout pas par un disque. La seule personne que j'écoute, c'est moi-même. Je suis un taurillon rebelle, un chacal énervé,un nénuphar sous amphétamines.

13. Le film qui vous a donné envie de faire la musique ?
Tous les films avec Gérard Depardieu. Au lieu d'aller les voir, j'ai bossé des compos pour PaillasSon. Et je vous prie de croire que tous les films avec G.D. dedans, non vus, ça représente un paquet de journées.

14. Le morceau méconnu que tout le monde devrait connaître ?
Si je vous dis « de viande », vous allez trouver que mon humour est légèrement relou (si je puis utiliser cet amusant oxymore). Je répondrai donc : Patate song, par Jolymoustache et ses Associés.

15. L’album ou l’artiste que vous n’aimeriez pas être ?
Je n'aimerais pas être Peter, notre guitariste. Et il le sait. Car Peter porte une moustache. Certes, son side project que j'ai mentionné à la question 14, n'est pas inintéressant. Mais l'idée d'avoir sur la figure une barbe incomplète me gênerait énormément.

16. La reprise que vous aimeriez faire ?
Don't cover the cover of your cover, du trop méconnu groupe de rock festif Strapontin et les Raspoutines. Ou alors, Une vache qui pisse dans un tonneau, c'est rigolo mais c'est salaud. Ou alors, Petit ours brun est un gentil tout doux coquin. Ou alors... Pardon, hein ? Foutez-moi la paix. Oui, j'arrête. Vous n'êtes pas cool.

17. Le mashup que vous aimeriez faire ?
Un habile mélange entre Party Girl, de Katy Perry et Stimmung, de Karlheinz Stockhausen. Avec, éventuellement, de çà, de là, quelques samples d'Alain Souchon (repassés à l'Auto-Tune, il y a besoin).

18. Le texte que vous aimeriez mettre en musique ?
Je quitterais volontiers, le temps d'un morceau, l'univers miroitant du rock-prog pour composer une bonne chanson de brutal-death bien efficace en utilisant, comme paroles, mon dernier ticket de caisse Carrefour.


19. Avez vous déjà eu des hallucinations auditives ?
J'ai cru entendre une question.

20. Comment aimeriez vous mourir ?
Oh, très modestement. Je gravirais les marches d'un catafalque en onyx massif tiré par des tigres. Des prêtres imploreront les dieux par des chants traditionnels du Mékong. Je m'adresserais, ensuite, à la foule en une courte eulogie en pentamètres iambiques. Puis, m'enveloppant dans mon grand manteau de soie doublé de plumes de paon (oui, ça gratte), j'attendrais que la foudre du Grand Architecte de l'Univers me transforme en nouvelle planète. Et ma basse figurera, sous cloche de verre blindé, au sommet d'une colonne de marbre de 25-30 mètres sur la place (monumentale) qui portera mon nom. Mais, quel est mon nom ?


Découvrez les tribulations (désopilantes) du groupe PaillasSon dans :
Le rock progressif se déplace par bonds, aime le double dutch et trouve intéressant de participer à des compétitions de bobsleigh (pour peu qu'on lui foute la paix cinq minutes). 118 pages. Papier bouffant ivoire 80 g.

Retourner le livre, vous pouvez y lire :
"Vous découvrirez un univers musical, et humain, qui vous emportera dans des espaces où la notion même d'infini prend une dimension ridicule. Le rock-prog n'a pas peur, en effet, de dépasser les limites imprécises dont il ignore l'existence. Et c'est en cela que réside l'extraordinaire liberté artistique qui permet à Brian (batterie), Edward (claviers), Peter (guitare), Patron (management), ainsi qu'au bassiste-chanteur-narrateur qui nous livre ce témoignage exceptionnel, de s'ébattre quasi nus, ou même surhabillés, dans les prairies fertiles de la création, en un subtil mélange de rigueur, de joie, d'humour, de tendresse, de sac à dos, de tuiles mécaniques et de bonbons Car en Sac."

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