samedi 14 janvier 2012
La fête de la chanson française, Crazy Circus
Un vendredi soir comme les autres. Un peu de détente pour la fin de semaine. Les deux assiettes fument, j'ai préparé un poulet aux champignons. La TV est allumée sur France 3. Jusque là tout est normal, le poulet est excellent, nous n'écoutons pas vraiment Daniela Lumbroso qui présente la 8e édition de « La fête de la chanson française ». Puis soudain mon regard s'arrête sur l'écran. Dans l'oeil borgne cathodique, le flux d'électrons bombarde la couche électroluminescente, incrédule. Je regarde un visage en plastique sous de longs cheveux blanc à mèches blondes qui me rappelle vaguement quelqu'un, juste à coté de Philippe Lavil... on dirait Genesis P-Orridge ! Sauf qu'en même temps Daniela annonce : Patrick Juvet ! Le lapin blanc pointe le bout de son museau... le reste sera un enchaînement télévisuel sur-réel dont je ne fais que livrer une liste vaguement chronologique sans hiérarchie, ni jugement de valeur (ou presque).
Dû au montage, certaines scènes sont brèves, comme des flash, et d'autres se prolongent sur plusieurs minutes :
Didier Wampas chante avec Régine, Katerine & Luce reprennent la chanson de Sylvie Vartan et Carlos "2'35 de bonheur", la main de Claude Barzotti tremble tellement sur son micro qu'il est obligé fréquemment de la stabiliser avec son autre main. Florent Pagny fait un karaoké sur Vesoul de Jacques Brel et se trompe pendant l'hommage à Maurice Chevalier : il chante "Prosper Yop la boum, c'est le roi du pain d'épices" pendant que les choristes chantent "...c'est le chéri de ses dames". J'ai oublié Bénabar.
Joey Starr réactualise Mamy Blue "J'connais ton blues mamie, l'amour dont tu irradies" avec Nicoletta, qui lui adresse un beau compliment à la fin du morceau. Malgré ses lunettes fumées, il semble troublé. Nina Simone chante My Way. Laurent Voulzy rend hommage à Jeanne d'Arc dans un style comédie musical. On entrevoit la femme chocolat d'Olivia Ruiz. Alain Souchon propose de donner trois petits coups de bâtons au petit ministre qui nous a volé trois petits sacs de blé, une belle comptine pour 2012. Frédéric Mitterand, un bras en écharpe sous son gilet bleu remet le prix Paris Match à Thomas Dutronc. Zaz est la pire chanteuse de ces cinquantes dernières années. Pierre Belmare chante lui aussi. Julien Dassin évoque Yves Montand.
George Moustaki est sous assistance respiratoire et par téléphone, à la question "Qu'est ce que la liberté pour vous aujourd'hui ?" il répond à Chimène Badi "la liberté c'est de ne pas avoir une dépendance à l'oxygène" ; Chimène Badi se recompose un visage avant de chanter. Tout comme Jenifer, elle est méconnaissable depuis que je-ne-sais-qui l'a remodelée, elles ne ressemblent plus à elles mêmes.
On découvre l'origine du terme radio crochet ou dans les années 1930, les spectateurs jugeant que le chanteur est trop mauvais, crient "Crochet! Crochet!" et une main géante armé d'un crochet surgit des coulisses et entraîne de force le déplaisant. Grand Corps Malade chante Inch'Allah.
Je zappe sur France 2. Un sosie de Johnny Depp enfile des lunettes aux verres teintés, tout le monde applaudit. "Incroyable, c'est exactement lui" le complimente Naguy. Lulu Gainsbourg évoque alors son amitié avec Johnny Depp, parle du fait qu'il l'a aidé à enregistrer les guitares, les batteries et la basse sur son album. Il parle aussi de sa rencontre avec Iggy Pop qui prépare une reprise de la Javanaise. Un vendredi soir comme les autres ?
Les maledictus sound - Crazy circus (1968)
pix : Robin Waart - Thinking in pictures
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french touch,
la musique c'est pas fait pour déconner
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