lundi 5 juillet 2010

William Kentridge & La Flûte Enchantée








En 1999, lorsque j'ai découvert les films d'animation de William Kentridge pendant le Festival Vidéo Art Plastique, j'avais d'abord été intrigué. C'était en plein après midi et je me déplaçais dans les salles du théâtre d'Hérouville St Clair en attendant que la Station Mir finisse sa gigantesque installation appelée Babel. Je suis rentré dans une des salles d'exposition, plutôt petite, en déplaçant un épais rideau en feutre gris et je me suis assis. Un projecteur vidéo diffusait des films d'animation réalisés au fusain. J'ai regardé le premier puis je suis ressorti pour voir les autres installations.

11 ans après, je ne me rappelle plus des autres vidéos, mais je me rappelle très bien être retourné dans la salle ou était projeté les films de Kentridge. Je crois que j'y suis resté longtemps : au moins le temps de voir 7 à 8 films d'affilés. Et j'y suis retourné les jours suivants ; sur le mur les dessins s'effaçaient et se reformaient selon les besoins de l'animation, et la trace de leur déplacements passés servaient de trame pour les dessins à venir.

Le souvenir de ces dessins s'est lui aussi transformé quand j'ai découvert "La flûte enchantée" : une transposition de l'opéra de Mozart par Kentridge. Progressivement les trois théâtres-installations en forme de réflexion sur les débuts du cinéma, sa capacité d'émerveillement et son potentiel politique, se sont lentement superposés à mes premiers souvenirs. Les installations de Kentridge sont à la fois projecteurs, récepteur, théatre, machine marionnette, illusion, envers du décor et sculptures. Et sonores : le travail conjoint de Kentridge et de Philip Miller fonctionne particulièrement bien dans la pièce : Black Box/Chambre Noire (2005).

Hier, l'air de la Reine de la Nuit pris dans les petits grillages lumineux de Kentridge, son noir et son blanc mouvant, ont recomposé durablement ma mémoire.


La salle du Jeu de Paume à Paris accueille une rétrospective de William Kentridge jusqu'au 5 septembre 2010.

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