lundi 8 juillet 2013

La sieste électronique de Kangding Ray


Dispersés au milieu des pousses de bambous balancés par le vent, une foule grandissante c'est amassée dans l'amphithéâtre de verdure. Un son à bas volume se déplace sur les grands murs colorés jaunes, bordeaux, gris, du musée du Quai Branly. A coté de nous trois bonnes sœurs. Devant nous, en bas dans le demi cercle, des corps sont  allongés, un peu pêle-mêle, certains endormis. Les Siestes Electroniques viennent de commencer. Vincent Moon passe une succession de samples regroupés sont le thème "bénédictions". Les chants diphoniques - simultanément une note tenue et les harmoniques aiguës de cette note - sont des drones vocaux.

Un peu plus tard, à 50m de là, une voix introduit le travail de Kangding Ray sur les sources sonores du musée des arts premiers, en deux courtes phrases, par un ou plusieurs hauts parleurs dissimulés dans les bosquets. Je pense aux câbles sous les racines. Puis les voix des shamans inuits hachées par les machines de Kangding Ray sonnent incroyablement bien sous notre treille de rosiers et de métal brun. Des sons surgis de la terre, derrière d'énormes pierres anthracites polies en forme de siège harmonieux. Une sorte de végétation haute fidélité. L'ubiquité de ce son, les beats binaires, le bégaiement des chants invoquent un autre temps. Il y aussi ces tubes en plexiglas blanc, plantés dans le sol et je sais leur lumière à la tombée de la nuit. Nous ne sommes pas complètement dans la ville, près de la Seine où glissent les bateaux mouches. Sous nous, circule le métro avec son logo bleu et vert de belle endormie. Quand les feuilles des branchages de rosiers bruissent dans le vent, on aperçoit le faîte de la Tour Eiffel, comme le radar tellurique de notre jungle urbaine. Bill aurait sourit à ce Chill-Out de 2013.

pix : Vincent Moon aux Siestes Électroniques 2013

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