mercredi 26 juin 2013
Once upon a time : Colleen au Collège des Bernardins
Un soir de Juin, sous le toit du Collège des Bernardins, on vient de retirer l'écran vidéo qui obstruait la grande rosace. Colleen est en chaussette et installe ses instruments : une guitare, sa viole de gambe, un tambourin, quelques pédales d'effets et un petit foulard noir à pois blanc. Une lumière bleue déclinante s’immisce entre les deux sphères roses orangées de l'éclairage de scène. Colleen commence par Ursa Major Find. La plongée est immédiate. Des myriades de poissons vocaux se dispersent sur les murs, dans le large silence triangulaire de la toiture. Dehors, le chien n’aboie plus. Nous naviguons dans des cathédrales sous marines faites de coraux baroques.
Remonté un bref instant pour inspirer à la surface, nous aurons juste le temps de grimper à bord de la barque des enfants de La Nuit du Chasseur, descendant la rivière sous la lune, en fredonnant la comptine de la petite mouche qui avait une belle femme et de beaux enfants envolés. Ballotté aux creux des flots, l'un des enfants dort et l'autre chante, sous la toile d'araignée et les étoiles, près du crapaud à l’œil mi-clôt. La pesée de notre cœur s'est admirablement déroulée.
Ecouter The Weighing of the Heart, le dernier album de Colleen et relire notre interview de Cécile Schott.
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