vendredi 23 septembre 2011
Europark, Jaurès Plage : Water Signs et Stay+ au Point Ephémère
Ce fût plus beau qu'un bal de camping. Plus beau qu'un Big Bisous balancé à 21h32 en regardant les vieux boire des rosés limés quand on a 14 ans. Plus beau qu'une soirée au Folies Pigalle à 5h30 du mat' à 22 ans. Plus fascinant que la femme sans tête d'EuroPark, plus grisant qu'une première cuite sur le parking d'Unico. Entrez! Entrez! Mesdames et Monsieurs! Venez découvrir la plus grande attraction de notre magnifique parc! Unique en Europe, jalousée par le monde entier, et oui pour vous, rien que pour vous Mesdames et Monsieurs, voici le curieux, l'incroyable, le fantastique souterrain de velours, la bien nommée : Allégorie de la caverne sonore!
Ceci dit et en reprenant plus posément, on peut dire que Water Signs a été bon. Très Factory, très Madchester, ou du moins ce que j'en fantasme... mais Stay+... là, ça a été un choc. Une diva en robe de cuir moulante, un blond à mèche, un beat imparable noyé dans une reverb' plus longue que la cathédrale d'Autun, trois fois le même morceau - Stay Positive - depuis une scène quasi déserte. J'ai oscillé, je me suis retenu à un pilier en béton, j'ai fait le grand 8, la grande roue au bord de la plage - vue panoramique garantie. Et j'ai eu un flash : Vigilante en démo - Insert Coin - et je n'avais pas 10Frs. J'ai embrassé ma première fille sur un banc en métal blanc, près d'une tente décathlon. J'ai rédigé mon devoir d'anglais en écoutant This beat is Technotronic à fond sur la chaîne Hi-Fi de mes parents avant que les hauts parleurs ne retournent à la poussière. J'ai entendu parler anglais - Show me love - mieux qu'à la sortie des bars, celle du Purple Turtle de Reading à 23h heure anglaise, c'est la fermeture, avant de tanguer vers la suite de la soirée.
J'ai dansé comme dans un entrepôt désaffecté, ou comme dans la boite du Centre Dauphine au planché en métal qui passait du hardcore jusqu'au petit matin ; comme pendant Richie Hawtin à l'Anfer, comme devant 24 Hours Party People, comme dans un livre de Tony Wilson, comme au Point Éphémère vide, entre 50 personnes. Ce fut un orgasme sonore diffus, Robin S violant My Bloody Valentine, Pan éparpillant Echo à la surface de la terre, puisqu'il s'agit de ça et d'entrejambe en ombre chinoise laissant voir des vidéos youtube de foot licking.
Dans "21 irréductibles", Raphael Sorin cite Julien Green qui se rappelle Dali lui affirmant "qu'on voit mieux les choses par le souvenir". Hier j'ai vu pour la première fois, les yeux vers l'intérieur.
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