Seiji, U.G. et Toru sont de vieilles salopes. De vieilles précieuses expertes en porte jarretelle et doigt dans le cul. Oui, oui, je sais, je vais développer un peu...
J'encule mon père, J'encule ma mère*
En premier, il y a la panoplie
et J'encule les serpillères
Le set a été parfois drôle, comme la bière que Seiji boit cul sec avant de commencer mais la mise en scène est parfois très appuyée, comme la fausse personne du public qui est jetée sur scène et à qui l'on donne une guitare, qui refuse, mais qui fini par se transcender et s'investir du rock'n'roll et qui se met d'un coup à faire de très bons feedbacks, bras tendu bien haut face à l'ampli. Il y a aussi le roadie aux aguets, toujours prêt à faire passer le câble du micro, à remettre un fût de batterie tombant légèrement, à prévenir un décalage de pied de micro de quelques centimètres, afin que nos trois comtesses déchues puisse continuer à griffer le papier peint de leur chambre d’hôtel en ayant toujours un petit coussin en velours ou reposer leurs vieilles fesses ramollies...
J'encule les étoiles et J'encule les cieux
Parce qu'avant Guitar Wolf, il y avait le Bo Diddley de 1955, avec ses trois choristes tentatrices même s'il y a eu aussi celui de Who Do You Love au N.Y. at Night dans les années 80, les légendes sont parfois fragiles ; Il y avait le Elvis de 1957, couvert de cuir, au déhanché provocateur et à la mèche luisante, et celui de 1977, gras comme son costume à paillette. Il y avait bien sûr le Great Rock'n Roll Swindle des Sex Pistols ; Lux Interior en doctor Frankenstein recomposant la créature du psycho-horror-billy mais dans le même temps il frottait aussi son sexe dans l'oreille d'une fan en lui tenant fermement la tignasse (je vous retrouverai la photo à l'occasion...) et Iggy Pop sortant de son corps écorché pour assurer la passation à Cobain le destructeur de guitares... Même si la violence pré-pubère fini inévitablement par se transformer en autre chose, de différent, d'étouffé ou de muté, qu'en est il quand on est si rapidement dans le travestissement ? Quand on surjoue l'authenticité ?
J'encule mes perles de nacres et J'encule la rue du massacre
Il est vrai que je peins moi même le tableau, avec un peu trop d'attention aux détails, les marquises à travers tout ce fard, sont parfois touchantes : les tics nerveux secouant le visage de Seiji qui a du abuser des cachets du médecin ; les longs passages bruitistes et tendus et même quelquefois une mauvaise synchronisation pas déplaisante sur certains passages, tout cela redonne un peu de fraicheur à l'ensemble...
Mais je terminerai sur une ultime question : pourquoi l'interminable pyramide humaine du 2e rappel, tombant, se remontant, tombant encore puis se stabilisant enfin trente secondes afin de laisser Seiji grimper tout en haut (dans quel but précisément ?). Pourquoi Walt Disney au pays des rockers ? Le loup y est souvent si peu intéressant...
Lock'n Lol, le guitariste involontaire ?
Note à posteriori : le cas Guitar Wolf est décidément plus complexe que je ne l'ai présenté : 1) Jet Generation est un excellent morceau 2) C'est le premier cirage de pompe au bandana que je vois filmé pendant un live et en caméra subjective... chapeau bas (à 0:49 min).
Petit rappel de barème, Seiji :
Bo Diddley et les tentatrices, 1955
L'iguane, il y a 41 ans
*Les titres des paragraphes sont extraits des paroles de J'encule de Gogol 1er
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