dimanche 16 janvier 2011

Orchestral Riot : Godspeed You! Black Emperor à la grande halle de la villette

Le chanteur a disparu. Enfin pour être précis il n'a jamais été là. GY!BE n'en a pas. Mais ça aura quand même de l'importance dans notre histoire, notre histoire musicale commune et celle que je vais développer là, sur quelques lignes. Parce que s'il n'y avait pas de chanteur, il y avait bien 3000 personnes rassemblées là, autour d'envolées de guitares. Donc ça représente pas mal de personnes pour de la musique instrumentale, pour un drone de guitare, de contrebasse et de violon. D'ailleurs c'est par un drone que le concert a débuté, par une montée bruitiste lente et enveloppante. Dans notre histoire, il y aura aussi pas mal de souvenirs et de citations, pèle-mêle : le Metal Machine Music de Lou Reed, le Brother James de Sonic Youth, le Floyd sans Syd Barrett, le métal orchestral, des souvenirs d'un concert de Scanner aka Robin Rimbaud... Mais toujours pas de chanteur. On entendra bien quelques voix, mais ce seront des voix enregistrées dans la rue, des samples, des transitions survolant les guitares, des voix de personnes qui parlent autour de P. et de moi, et aussi celle de P. & A. et celles de C. & de son frère et de leur potes, et celles de S. & A. & F. et celle de S. que j'ai trouvé dans la file d'attente... mais je devrais peut être reprendre mon histoire depuis le début. Parce qu'il y avait pas mal de monde qui s'était donné rendez-vous ce soir là.

C'est même la première fois qu'il y a autant de personnes que je connaisse dans un concert. Habituellement quand je remporte une victoire en matière d'enrôlement, j'arrive à trainer deux personnes, et encore si je paye la première tournée... Mais là, je dois avouer que j'ai beaucoup aimé l'intro du concert, que j'ai aimé retrouver un paquet de personnes connues, que j'ai presque aimé les gens qui parlaient pendant les morceaux, que la file d'attente ne m'a pas dérangé, et que j'ai même eu la chance d'avoir été servi par la plus belle Russ Meyer's Girl du bar. Peut être aussi parce que pour une fois la quantité de personnes présentes n'a pas été inversement proportionnelle à la qualité de la musique jouée. Certes, la palette sonore à été large, mais elle n'a pas été confuse, ni molle. Le concert a été intense, du moins autant que ça puisse l'être pendant un concert de deux heures - d'ailleurs comment faisait Led Zeppelin pour jouer pendant trois heures et pour qu'autant de personnes trouvent ça intéressant ? Peut être parce qu'il y avait une vraie présence scénique de Page & Plant ?

Là ou ça devient encore plus intéressant c'est que pour GY!BE, la présence scénique à été quasi nulle - comprendre six personnes pour moitié assise et pour autre moitié dos au public ou placé dans l'ombre - et qu'il n'y a eu aucun jeu d'éclairage, rien qu'un écran géant diffusant une vidéo ennuyeuse derrière le groupe. Ajoutons à cela que les gens n'avaient pas réellement le loisir d'applaudir entre les morceaux et que le son était assez mauvais à cause de la réverbération de la grande salle et on commence à entendre ce que ça a été : un excellent concert, sans Jim Morisson, sans Joplin, sans Plant, sans même Jaegger, sans Tina, ni Keith. Je ne sais même pas si le groupe à bu la moindre chose pendant le set et ils n'ont montré rien d'autre que de la concentration. Alors, que doit-on en conclure ? Que le sex'n drugs'n rock'n'roll n'est rien que du vide qui nous entraine à tomber du cocotier ? Ou que GY!BE vient juste de redéfinir les canons de la musique populaire du XXIe siècle ?

Pendant que GY!BE s'occupaient de leurs amplis et de leurs ambiances sonores, dans la grande vidéo derrière eux, des villes et des installations post industrielles brulaient. J'ai d'abord souri, puis je me suis rappelé qu'après tout la révolution n'était peut être pas un concert de Shakira sponsorisé par Seat...

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