samedi 31 octobre 2009

Le retour des morts vivants : TURZI à l'Elysée Montmarte


Dans les films de Romero, les morts vivants sont d'anciens hommes, contaminés par morsure par les hommes qui les ont précédés dans cet état post mortem. Quelques heures après avoir été mordus, ils reviennent à la vie et dans un réflexe instinctif de survie, ils déambulent à la recherche de chair fraiche pour se repaitre. Leurs corps décomposés se balancent dans des mouvements somnanbulesques, et après la quête de nourriture, leur principale occupation consiste à mimer à l'infini les gestes de leur vie d'avant, dans une parodie de leur passé.

On les trouvent alors prisonniers de supermarchés, de boutiques de souvenirs, pris dans leurs répétitions obsessionnelles. Ils ont toutes les caractéristiques des êtres humains, et dans certaines circonstances il est même possible de les confondre un court instant ; mais alors gare, l'erreur s'avérera fatale : c'est à ce moment précis que le mort vivant compensera sa lenteur constitutive et attaquera impitoyablement sa victime.

Leur conscience de l'état présent est inexistante, ils ne sont que le souvenir d'un corps disparu. Et ce que l'image ne décrit pas, lors de la rencontre avec ces êtres corrompus, c'est leur indicible odeur de putréfaction.

Mais dans ses derniers films Romero leur offre de plus en plus de place et de considération : prenant conscience de leur état d'asservissement, les morts vivants reprennent peu à peu pied dans le présent et à force de persévérance et d'invention, ils seront amenés à devenir l'espèce dominante.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire